PAROLES Album 'La Peira negra'
Dementis maudiçon
Musique
et paroles : Roques
Titre :
Arexis
Parmi
ces rochers, un seul était vivant
Dans
la forêt aux arbres déments
Dans
son sommeil luisant de haine
Envers
ceux du bas, fieffé domaine
Il
s’était juré de les venger
Peuple
de pierre à l’âme égarée
Dans
ce temple aux dents acérées
Le
rocher criait sa colère
R :
Maudits,
je vous maudis
Maudits,
soyez-vous maudits
Le
sort des morts vous envahit
Rocher,
viens à moi pierre damnée
Viens
et hurlons ensemble le sort donné
Puisse
le peuple d’en bas être écrasé
Par
le fiel de ta pierre, chante avec moi
Lançons
vers eux nos âmes acérées
Le
feu pierreux déploie son envol
Les
maudits dans la bataille funeste
S’embrasent
dans le feu rupestre
Le
ciel est noir, la pierre saigne
Les
bois pleurent, les troncs s’éteignent
Luis
seul, chantre assagi et déclame
« desliuratz
me del maudat »
Sorgin,
malesida, sorgin, malesida
Sous
l’œil de la lune
Musique
et paroles : Roques
Farandole
sacrée à la lumière de feu
On
s’égare dans le temps suspendu
Minéraux
psalmodiant leurs insanités
Ils
se mêlent au macabre festin
La
claupière se perd dans le dédale sylvestre
Vers
la voie des guerriers baveux
On
invoque les sens et on sort les armes
Soupirs
dans le feu
Gaita,
gaita, gaita
Sous
l’œil de la lune, le ballet s’installe
Tueurs
de pierre à l’haleine grinçante
Luttent
dans la pourriture de l’humus
Lianes
agonisantes dans la folie
La
nuit froide et glaciale se meurt lentement
Des
ardeurs empreintes de fureur
La
ronde nocturne luit de ses feux abondants
Tout
frémit vers l’icône brûlant
Un
frétille et se meurt dans la terre grasse
Effluves
sacrés, tombeaux des morts
Les
rites lancent des appels incestueux
Rêves
brisés d’une haine qui s’éteint
Farandole
sacrée à la lumière de feu
On
s’égare dans le temps suspendu
Minéraux
psalmodiant leurs insanités
Ils
se mêlent au macabre festin
L’éveil
du spectre
Musique
et paroles : Roques
Titre :
Arexis
Surgie
du néant la pierre s’éveille
Elle
s’élance organique et visqueuse
Elle
maudit son créateur qui sommeille
Déchiré
dans cet antre caverneux
Tyran
de frayeur
Géant
destructeur
Titan
de terreur
Néant
salvateur
Le
minéral crie son désir abject
La
sève se dégage, chaleur mortifère
Massacreur
d’humus et spectre infect
Instinct
organique, pierre cerbère
Elle
rampe dans les méandres de son être
Esprit
enfiévré, calcaire momifié
Se
blottit dans la haine, poursuit sa quête
Et
elle se meurt dans l’ondée sanctifiée
LA
PEIRA NEGRA
Musique :
Roques
Paroles :
Traditionnel
Un
dieu vièlh que s'en dis pas lo nom
Plorava
l'amor perdut per de bon.
De
son uèlh, una larma ne tombèt
E
aital la pèira negra nasquèt.
Pèira
negra, negra coma la nuèch
Perduda
sola a la cima del puèch
A
la candèla, t'anirai pregar
Per
ela, ela que faràs tornar.
Lo
temps passava e mai lo temps passèt
L'erba
verda a son entorn creissèt.
La
fadas, lo lop e lo Pòble d'En Dejós
A
la luna l'i cantava a tota votz.
R:
Se
dis que lo que l'amor a perdut
Se
l'a de tot son còr volgut
Qe
li monte, la candèla dins la man
E
l'amor alara benlèu tornarà.
La
litanie du pétrifié
Musique
et paroles : Roques
Titre :
Arexis
Je
sens le vent effleurer mon être
Pourquoi
m’as-tu fait pierre ?
Je
sens l’eau glisser sur ma peine
Pourquoi
m’as-tu fait pierre ?
Je
sens le feu courber sa haine
Pourquoi
m’as-tu fait pierre ?
Les
hommes ont fait de moi un dieu
Union
cosmique entre terre et ciel
Force
tellurique, captation d’énergie
Vivant,
je deviens vivant
Je
rejoins mes frères d’harmonie
Au
royaume des dieux enfantés
Je
parle aux branches, ris au vent
Pleure
devant l’homme inconscient
Puissance
générée d’une mère inerte
Pendue
vivante par sa progéniture
R :
Tu
as fait de ta vie immense une horde putride
Qu’ai-je
à dire, qu’ai-je à faire ?
Dans
cette morbidité organique
Mes
compagnons de bois et de pierre
N’entendent
pas mes cris esseulés
Le
vent, l’air et le feu m’ont nourri
Ripaille
funeste et funèbre
Je
plisse les yeux, cécité minérale
Je
ne sens que les fossés m’entourant
Pourquoi,
terre, ne puis-je pas parler
A
tes enfants qui sont mes frères ?
Sont-ils
morts, suis-je mort ?
N’y
a t il que moi qui puisse penser ?
R :
Immobilité
tyrannique que je ressens
Eternellement
sans passé, ni présent
Pourquoi
cette punition lancinante
Qui
fait de moi une pierre éteinte.
La
forêt Gorgone
Musique
et paroles : Roques
La
nuit froide et glaciale se meurt
Effluves
sacrés de paroles basses
Comme
des bras macérant aux abois
Des
ombres défigurées de cravaches
L’être
est grand et maudit à jamais
Ceux
qui l’ont ainsi aimé et psalmodiés
Les
sens s’écoulent, elle s’abandonne
Pulsion
divine, son esprit se façonne
La
pierre la prend dans sa Babylone
Egérie funeste que sa voix entonne
Brouillard
sacré de la forêt Gorgone
La
chair se déchire et ma voix tonne
Heaume
de lichen
Musique :
Lafforgue
Paroles :
Roques
Mater
sabbat, fleur de géhenne
D’un
ruisseau blême empli de veines
La
torche rend un œil dément
Je
sens le sang du corps d’Onan
Nourri
le vin sacré des monstres
Défend
l’étang au fond du corps
Piémont
ultime d’un corps aride
Je
prends l’épée nourrie de rides
Heaume
de chair, rempart nacré
Je
prends le vent du mont de chair
Lubrique
houle au fer sacré
Volant
dans l’air vicié des sens
Terre
de feu dans mon esprit
Prométhée
d’une extase noble
Je
sens le lieu par sa présence
Fouettant
les sens qui me transcendent
En
occulz
Musique
et paroles : Roques
Titre :
Arexis
Je
danse par dessous la chaste lune
Je
quitte la lande au sein de la nuit
Festoirie
magique, danserie nocturne
Les
pas me guident, la raison me fuit
Cérémonie
nocturne
je
perds tous mes sens
dans
ce délire immense
danse
sous la lune
les
arbres répondent à mes rires
je
parcours le monde enflammé
au
sein de ces instruments de délire
qui
me déhanchent comme un damné
L’amanite
m’interroge en ricanant
je
lui réponds sans vergogne aucune
elle
se glisse lentement vers le manant
que
je suis dans son royaume nocturne
dans
ce monde de mousse et de parques
les
étangs sont vivants et mystérieux
les
crapauds m’invitent sur la barque
doucement
me fixent de leurs yeux doux
il
m’invite à pénétrer son esprit
fait
de chasses et de délires
il
me fredonne à l’oreille et me prie
de
lui avouer mes secrets et les rêves
les
violons maudits se déchaînent
et
se mêlent aux fifres détonants
les
mélopées du délire se promènent
m’apaisant
par cette nuit démente